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FoodPorn ? C'est à dire ?

Accros à la Food Porn et ils aiment ça

« Attends, je vais faire une photo ! ». Vous êtes au restaurant et le serveur vient de poser vos assiettes sur la table. Pendant que vous plantez votre premier coup de fourchette dans le plat tant attendu, votre ami(e) agrippe son smartphone pour immortaliser l'instant. Mais ni portrait de vous, ni selfie, il (ou elle braque) l'objectif sur l'assiette. En long, en large et en travers. Filtré. Snapchaté. Instagramé. Avec version statut Facebook. Une course aux likes et aux « J'aime » sur les réseaux sociaux. Une chose est certaine, vous êtes en présence d'un addict du haschtag (#) FoodPorn. Non ce n'est pas sale et cela n'a rien de sexuel bien que cela découle d'une envie de se faire plaisir en captant des photos de nourriture avant de les partager avec le plus grand monde. Et l'orgie culinaire gagne la toile grâce à Internet.

Foodporn

Kézako le FoodPorn ?

La FoodPorn peut se traduire par l'habitude de photographier ce que l'on mange. Tout doit être beau pour faire saliver la communauté. Le goût est ici bien évidemment accessoire. Il faut obtenir des « J'aime », des commentaires. Être la reine ou le roi du photojournalisme culinaire amateur. Il suffit de taper #FoodPorn sur Instagram pour découvrir plusieurs centaines de millions de photos de « choses à manger » en tout genre. On clique, on filtre, on partage. Hamburgers dégoulinants, pizzas géantes, macarons ou plats gastronomiques, rien n'échappe à l'accro du FoodPorn.

Des chefs posent des limites...

Un client qui plonge sur une assiette avec un smartphone au lieu de déguster le plat servi à la bonne température, voilà de quoi faire dresser les cheveux (sous leurs toques) de certains chefs. Ce voyeurisme photographique n'est pas toujours du goût des compositeurs de saveurs ; déplorant ce contemplatisme au détriment de la dégustation, quelque uns d'entre eux n'ont d'ailleurs pas hésité à apposer des interdictions de photographies (appareils photos barrés) sur leurs cartes pour que le client se déconnecte et apprécie les plats à leur juste valeur.

Mais la communauté fait aussi la réputation

La démarche est finalement paradoxale car les fanas de FoodPorn sont les premiers amateurs de bons restaurants. Ils participent, à leur façon, à la renommée et à la publicité d'établissements. Des cuisiniers de haut rang ont d'ailleurs compris l'enjeu de la communication via les réseaux sociaux. A l'instar de Jean Imbert (Top chef saison 3), chef des restaurants L'acajou et Les bols de Jean qui propose à ses 108 920 abonnés sur twitter des photos à faire saliver derrière un écran. Mais aussi le chef Jean-François (plus de 84 100 abonnés), Christophe Michalak (près de 92 000 abonnés). Difficile désormais de ne pas surfer sur le web. De la FoodPorn à la FoodTech, la frontière est ténue.